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Channel: Olympic Games 2014 – Sport & Société | Kévin Bernardi
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Seize ans après les Jeux, Mitt Romney pourrait revenir sur le devant de la scène de l’Utah

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Candidat à l’élection présidentielle américaine de 2012, le Républicain Mitt Romney dispose d’un rapport singulier avec l’univers olympique depuis maintenant plusieurs années.

En 2002, ce natif de Détroit (Michigan) avait en effet assuré la reprise de la présidence du Comité d’Organisation des Jeux d’hiver de Salt Lake City. Cet apport avait dès lors permis au Comité de faire face à de lourdes difficultés et avait contribué à la tenue de l’événement en temps et en heure.

Néanmoins, plutôt que l’investissement de Mitt Romney, les JO 2002 ont surtout marqué l’histoire olympique du fait du scandale de corruption lié aux conditions d’attribution à la ville de l’Utah. Ce scandale, d’une ampleur inédite, avait éclaboussé les artisans de la candidature et des membres du Comité International Olympique (CIO). Il avait par la suite entraîné des auditions devant le Sénat des États-Unis et surtout l’instauration de la Commission « CIO 2000 », dont les travaux ont abouti à l’interdiction des visites individuelles des membres de l’institution auprès des Villes Candidates.

Mitt Romney, lors d’une conférence de presse en février 2001 (Douglas C. Pizac / AP)

Si l’expérience des JO 2002 a permis à Mitt Romney de se faire un nom dans la sphère olympique, elle a aussi constitué un tremplin pour sa carrière politique, lui qui fut ensuite Gouverneur de l’État du Massachusetts de 2003 à 2007.

Mais au-delà de son attachement à la politique, Mitt Romney a toujours gardé un œil attentif sur l’actualité olympique, d’autant plus lorsqu’il s’agit de défendre des intérêts américains.

Ainsi, dès novembre 2013, l’homme d’affaires s’exprima en faveur d’une candidature de Salt Lake City pour l’organisation des Jeux d’hiver de 2026, et se positionna également aux côtés des partisans de la candidature de Boston (Massachusetts) pour les Jeux d’été de 2024.

« Je serais ravi de voir les Jeux revenir aux États-Unis et je pense que Boston serait le meilleur endroit imaginable pour accueillir cet événement.

Je serais ravi de pouvoir apporter mes suggestions et mon expérience aux promoteurs de la candidature » avait notamment affirmé Mitt Romney.

Auparavant, au printemps 2013, le Comité exploratoire du projet transfrontalier des villes de San Diego (Californie) et Tijuana (Mexique) avait sollicité l’aide du responsable politique. Le Maire de San Diego, Bob Filner, avait même été jusqu’à proposé à Mitt Romney, un poste de Président d’honneur de la candidature aux JO 2024 et ce, au regard de « son expérience certaine dans le domaine olympique ».

Par la suite, en amont de l’ouverture des Jeux d’hiver de Sotchi 2014, l’ancien candidat à l’élection présidentielle américaine avait critiqué avec virulence le choix de la ville russe pour accueillir l’événement planétaire.

Sur la chaîne de télévision conservatrice Fox News, Mitt Romney avait ainsi fait savoir qu’il n’aurait « jamais attribué à la Russie l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver […] en raison du message politique que le pays diffuse ».

Mitt Romney entouré de son épouse, Ann, et de sa famille, à l’occasion des fêtes de fin d’année 2017 (Crédits – Mitt Romney / Page Facebook officielle)

Aujourd’hui, si un retour à l’échelle politique fédérale n’est pas à l’ordre du jour, l’ancien Gouverneur pourrait s’essayer à une nouvelle expérience et faire son retour dans l’Utah.

En effet, l’un des deux Sénateurs de l’État, Orrin Hatch, en poste depuis 1977, a annoncé ce mardi 02 janvier qu’il ne se représenterait pas pour un nouveau mandat. Ce renoncement pourrait en conséquence ouvrir la voie à une candidature de Mitt Romney, même si ce dernier a essuyé de vives critiques au cours des dernières semaines, en particulier sur son appartenance à la communauté des Mormons.

Quoiqu’il en soit, l’éventualité d’un retour dans l’arène politique laisse entrevoir deux perspectives.

D’une part, Mitt Romney pourrait raviver ses reproches à l’encontre de la ligne politique et de l’image présidentielle de Donald Trump. Que ce soit lors des Primaires Républicaines ou lors de la campagne présidentielle de 2016, Mitt Romney avait publiquement ciblé Donald Trump, allant jusqu’à comparer ce dernier à une fraude.

D’autre part, le retour de Mitt Romney dans l’Utah pourrait constituer un argument non-négligeable pour la possible candidature de Salt Lake City pour les Jeux de 2030, au moment où un Comité exploratoire a été installé pour échanger avec le Comité Olympique des États-Unis (USOC) quant à l’opportunité d’une telle entreprise.

Pour l’heure cependant, Mitt Romney n’a pas encore exprimé sa position concernant une candidature au poste de Sénateur, se contentant uniquement de saluer le travail fourni depuis quarante ans par Orrin Hatch.

(Crédits – Capture d’écran Sport & Société / Page officielle Facebook de Mitt Romney)

Toutefois, une candidature de Mitt Romney serait à n’en pas douter perçue comme redoutable et les chances de succès seraient légitimement fortes, dans un État historiquement ancré dans le camp du Parti Républicain.

A l’exception du scrutin présidentiel de 1964, les électeurs de l’Utah ont en effet systématiquement apporté la majorité de leurs suffrages aux candidats du Grand Old Party. En 2012, Mitt Romney avait même obtenu une écrasante victoire sur le Président américain de l’époque, Barack Obama, avec 72,8% des voix contre 24,9% pour le leader du Parti Démocrate. Signe de l’ancrage populaire local de l’homme politique, ce score fut d’ailleurs le deuxième plus élevé dans l’histoire politique de l’Utah après 1984 et le succès de Ronald Reagan face à Walter Mondale (74,5% contre 24,68%).

En outre, sur les seize Sénateurs que l’Utah a envoyé au Sénat des États-Unis depuis 1892, onze ont été élus sous la bannière du Parti Républicain. Du côté de la Chambre des Représentants, cette domination républicaine est aussi particulièrement visible. La délégation actuellement en place, et qui compte quatre Représentants de l’Utah, est ainsi exclusivement composée de responsables politiques du parti conservateur.


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